Fertilité de trois races laitières en France La Fco, probable facteur de chute de la fertilité en 2007 et 2008
a augmenté de 2 à 4 jours en 2007, suite à l’épisode de la Fco
et s’est maintenu en 2008. »(© Terre-net Média)
L’Inra a mené un travail de synthèse important sur l’évolution de la situation de la reproduction des femelles dans les trois principales races laitières en France et par rang de vêlage. Une évolution qui laisse apparaître l'influence de la Fco dans la baisse de fertilité des vaches laitières en 2007 et 2008.
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« Chez la Normande, l’intervalle vêlage première IA (Ivia1) a augmenté de 2 à 4 jours en 2007, suite à l’épisode de la Fco et s’est maintenu en 2008. »(© Terre-net Média) |
L'Institut national de la recherche agronomique a synthétisé le suivi de plusieurs millions d’inséminations sur vaches laitières. Un travail qui permet aujourd'hui d’avoir une vue d’ensemble de la fertilité et de la fécondité du cheptel laitier et de son évolution depuis une dizaine d’années. Il vise également à évaluer l’effet de la Fco sur la fertilité.
Le système national d’informations génétiques (Snig) centralise au Ctig de Jouy-en-Josas les enregistrements relatifs aux bovins nés ou élevés en France.
Ainsi, entre 2000 et 2008, des scientifiques de l’Inra ont analysé l’évolution du taux de réussite des premières inséminations artificielles (IA1) ainsi que les délais entre les événements de reproduction (vêlage, IA1, IA fécondante, vêlage à nouveau).
Dans un second temps, ils ont également procédé à l’élaboration d’un bilan décrivant l’évolution génétique de la fertilité femelle, toujours sur la même période.
Une baisse progressive de la fertilité
La situation de la reproduction des femelles des trois principales races laitières en France (Prim'holstein, Normande, Montbéliarde) est étudiée sur la base des données du Snig. Or, l’analyse des informations montre que « la fertilité des vaches et des génisses paraît perturbée en 2007 et 2008 », détaille Pascale Le Mezec, de l'Institut de l’élevage.
Quelques résultats en brefAprès une baisse du taux de réussite des IA1 pour les femelles, vaches et génisses des trois principales races laitières, entre les campagnes 2000 et 2004, les résultats de reproduction se sont ensuite plutôt améliorés en Montbéliarde, stabilisés en Prim’holstein et légèrement dégradés en Normande. Les taux de réussite des génisses restent assez proches dans les trois races, entre 55 et 60%, alors que les vaches Prim’holstein ont nettement plus de problèmes de fertilité que les vaches des deux autres races. Les écarts entre les primipares et les multipares sont aussi plus importants en Prim’holstein. Selon les races les résultats de reproduction sont différents : une 1ère insémination sur deux donne un veau pour les vaches Montbéliardes et Normandes, contre une sur trois pour les Prim’holstein. Attention toutefois : les conditions d’élevage participent également à ce résultat. La campagne 2008 montre un recul du taux de réussite des IA1 dans les trois races, plus marqué pour les génisses en montbéliarde et Prim’holstein, plus net pour les vaches en normande. |
Ces deux années sont également marquées par les fluctuations de prix du lait et l’épizootie de fièvre catarrhale ovine (Fco). À noter qu’une étude réalisée en 2008 avait déjà mis en évidence l’influence de la Fco sur les paramètres de la reproduction.
Ce phénomène de baisse de la fertilité n’est pas nouveau : il avait en effet déjà été observé dans les années 2000, mais la dégradation avait été alors été enrayée.
Les intervalles s’accroissent
Dans le détail, l’analyse des données montre que l’intervalle vêlage première IA (Ivia1) est passé de 76 à 80 jours en moyenne en 2007, avant de revenir à 79 jours en 2008 chez les Montbéliardes. Il était auparavant stable.
Chez la Normande et la Prim’Holstein, le recul varie de 2 à 4 jours en 2007 et se maintient en 2008.
De même, l’intervalle entre le vêlage et l’insémination fécondante (Iviaf) a augmenté sur les années 2007 et 2008.
« Cette augmentation résulte à la fois de l’augmentation de l’IVIA1 et de l’intervalle moyen entre cette première IA et la fécondation. » Dans les trois races, cet intervalle moyen s’est creusé au cours de ces deux années particulières.
Par ailleurs, entre 2000 et 2008, la proportion de génisses inséminées à plus de trois reprises reste quasi stable dans les trois races. Par contre, l’augmentation de la part des Prim’holstein non fécondées illustre bien les difficultés rencontrées avec la fertilité de cette race la plus productive. Chez les Normandes, la dégradation de cet indicateur n’intervient que ces toutes dernières années, en cohérence avec la baisse du taux de réussite des IA observée chez les vaches.
Amélioration en vue
Toutefois, la comparaison des résultats de l’ensemble des vaches de races Montbéliarde et Prim’holstein des régions diversement touchées par cette infection montre que les performances de reproduction ont été affectées : la Fco semble avoir entraîné « un allongement de l’intervalle entre vêlage et fécondation, et un déficit du taux de conception de 2 à 5 % ».
Cette situation ne devrait toutefois pas perduré car l’amélioration génétique mise en place ces dernières années sur ces deux races montre que les nouvelles générations « présentent de meilleures aptitudes à la fertilité que leurs aînées, annonçant ainsi une possible amélioration des performances ».
Aujourd’hui, l’utilisation possible dans les plans d’accouplements d’informations génomiques nouvelles plus précises et plus précoces pour évaluer les reproducteurs sur la fertilité femelle ouvre des perspectives de progrès.
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